Google, un ami pour la vie ? Pression du FBI.

Par Rédaction, secuobs.com
Le 23/01/2006

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Résumé : La part de marché que prend Google dans son secteur inquiète par ses possibles dommages collatéraux, monoculture, traçabilité des usagers, profilage. La récente investigation de la firme par le FBI renforce cette inquiétude. - Lire l'article



Nombre d'entre nous se soucie depuis un moment déjà de la part importante que prend la société Google dans le secteur de la recherche sur internet et les nombreux services associés proposés. Si leurs qualités ne sont pas à remettre en cause, les possibles dommages collatéraux d'un tel succès font peur, monoculture, traçabilité des usagers, profilage.

Bien sur, personne ne vous oblige à utiliser ces services c'est un fait, mais quand le leader de la recherche sur internet vient à en découdre avec le gouvernement de Georges W. Bush afin de protéger la confidentialité de ces données, vos données personnelles, on est en droit de se poser des questions sur les possibles dérives de la mise en place d'un tel système.

Même si les raisons avancées par le gouvernement américain sont tout à fait légitimes dans un plan globale de lutte contre la pédopornographie sur internet, une proposition de loi ("Child Online Protection Art") a été déposée à cet effet, elle reste bloquée depuis 2004 par la "Cour Suprême".

Cette instance supérieure n'a pas voulu statuer dans ce sens pour le moment jugeant la proposition trop floue et sujette à problèmatique, les avocats travaillent activement à ce propos. Le premier amendement synonyme de liberté d'expression à l'américaine prendrait en effet un serieux coup de vieux avec les risques que cela implique face aux lobbies les plus conservateurs de cette grande puissance.

Un air de "déjà vu" se profile, la réalité tend à se rapprocher des délires fantasmagoriques de persécution par la surveillance globale évoquée dans de nombreux romans de sciences-fictions cultes. Le "Big Brother" de Georges Orwell n'est plus très loin de la maturité, du moins techniquement il est aujourd'hui plus que jamais réalisable via ce quasi-monopole numérique.

Au rayon des données sensibles, on notera évidemment vos recherches sur le moteur mais également vos mails via le service "Gmail" et vos conversations via "Google Talk" en ce qui concerne vos communications. N'oublions pas les bannières sur lesquelles vous cliquez avec le "tracking Google" et les statistiques de vos sites web "personnels" avec "Google Analytics" pour les plus importants.

D'autres outils comme "Google Earth" et "Google Maps" permettent d'offrir des fonctionnalités de "pseudo-géolocalisation" et viennent compléter cette liste de services en lignes sensibles. "Google Desktop" qui indexe le contenu de votre machine personnelle & la "Google Toolbar" si pratique qui tient un historique complet de vos recherches, s'occupant quant à eux du coté offline. Ne bougez plus, vous êtes cernés !

Pour le moment, Google et ses responsables refusent en bloc toutes coopérations aboutissant à un listing des internautes, ils ont notamment refusé de comparaître devant un procureur américain. La pression se fait toutefois de plus en plus forte ; en atteste la récente investigation de la firme par le FBI afin d'avoir accès à l'ensemble des requêtes de recherche effectuées sur une période donnée (ndlr : une semaine), ainsi qu'à un million d'enregistrements pris "au hasard" qui permettrait de constater du pourcentage de requêtes non acceptables.

Google n'a pas cédé à cette dernière intimidation arguant de l'ampleur et du caractère non justifiable d'une telle procédure, les "amis" de Google n'ont pas tous été aussi tenaces, MSN, YAHOO & AOL ayant accepté pour leur part de donner l'accès aux requêtes précèdemment citées.

Google fait aujourd'hui office de "mauvais élève" du flicage mais combien de temps encore pourront-ils résister au poid d'un gouvernement comme celui des Etats-Unis si il obtenait l'aval de la "Cour Suprême" ?

Google vient d'annoncer le lancement de sa "nouvelle" version pour la Chine incluant le filtrage de certaines expressions, conforme au souhait des autorités chinoises en matière de répression et de censure. Parmi ces expressions on retrouve des associations entre liberté, indépendance, Tibet, Taiwan, Tiananmen et d'autres.

Finalement le meilleur moyen de faire plier Google semble être l'argent, on a tous nos petites faiblesses. Cela donnera peut être d'autres idées au gouvernement des Etats-unis la prochaine fois qu'ils voudront envoyer le FBI.